Le Conseil fédéral veut désormais soumettre les indemnités journalières maladie et accident aux cotisations AVS, alors qu’elles sont aujourd’hui exemptées. Pour les entreprises, cela signifie des charges nouvelles et considérables sur des montants qui ne faisaient jusqu’ici pas partie de la masse salariale AVS – un renchérissement sensible des coûts du travail, dans un contexte où nombre de petites entreprises peinent déjà à financer la couverture perte de gain. À cela s’ajoute la volonté du Conseil fédéral de requalifier certains dividendes en salaire, une attaque directe contre les entreprises familiales qui utilisent le dividende comme instrument normal de rémunération du risque entrepreneurial et de consolidation des fonds propres. Les indépendants, eux aussi, verraient leurs cotisations augmenter alors qu’ils supportent déjà seuls les risques économiques.
Des mesures symboliques sans effet
Les mesures présentées comme un encouragement à prolonger la vie active au-delà de l’âge de référence restent symboliques et sans portée réelle face à la dynamique démographique. Elles ne compensent en rien l’absence totale de réforme structurelle. Et alors que les entreprises seront déjà mises à contribution par ces nouvelles charges, il faut rappeler que s’ajouteront encore les financements nécessaires pour la 13e rente. De plus, le Conseil fédéral ignore le mandat du Conseil des États le chargeant d’instituer un groupe d’experts indépendants, comme l’a demandé en juin 2025, dans un postulat qui a été accepté, le conseiller aux États du Centre Fabio Regazzi, président de l’Union suisse des arts et métiers usam. C’est précisément la raison pour laquelle l’établissement d’une vision d’ensemble cohérente s’impose.
L’usam appelle à une réforme courageuse et globale de l’AVS, qui aborde enfin la question de la durée de la vie active et cesse de reporter le problème sur les PME, les indépendants et les entreprises familiales.