Vendredi, 26 juin 2020
08h30-09h15: La politique de l’usam: entretien avec le comité directeur
- PDS: Pierre Daniel Senn, vice-président UPSA
- AB: André Berdoz, vice-président usam
- OM: Olivier Mark, président de JardinSuisse
AB: Nous sortons du Covid de manière extrêmement optimiste. Je n’ai pas eu besoin de fermer mon entreprise. J’ai mis une personne en RHT. Il a fallu équiper le télétravail. Une période intéressante. Les planificateurs ont travaillé à distance et les techniciens se sont adaptés au contexte.
OM: Une période extrêmement éprouvante au cours de laquelle j’ai dû donner toute mon énergie à mon mandat de président de JardinSuisse. Leur survie était en jeu et il fallait servir nos membres comme nous l’avions promis.
PDS: Vendre des voitures à distance? Les voitures sont un produit émotionnel et ne peuvent se vendre à distance. Le carrossier pleure. Dans l’entreprise j’ai passé mon temps à rassurer mes collaborateurs. Puis les enthousiasmer à raconter la même chose à mes clients. Côté associations, j’ai eu les oreilles rouges à force de téléphoner. En représentant toute l’économie, nous avons pu parler d’une seule voix au Conseil d’Etat. Il faut selon l’usam améliorer les conditions cadres pour améliorer la productivité. C’est ce que nous devons continuer à faire en améliorant la productivité.
AB: Nous étions à l’écoute de nos membres et puis des chefs d’entreprises nous ont appelé pour du conseil. Avec l’armée, nous avons fait beaucoup d’exercice. Avec l’usam, nous avons beaucoup réalisé et de bonnes choses. Les solutions ne se trouvaient pas dans un tiroir, il a fallu les trouver et les mettre en place. J’ai participé durant trois ans à l’amélioration d’Easy.gov et nous avons pu voir que cela avait bien marché. Pour la suite, il faudra voir, certaines entreprises mettront peut-être un peu plus long à rembourser. Je recommanderais à mes collègues patrons de toujours garder quelques réserves et de ne pas trop compter sur l’Etat.
OM: La fermeture des points de vente signifiait la fermeture des ventes de plantes. Les produits auraient dû être jetés dans les trois mois. J’ai dit à un collègue, occupe-toi de tes plantes et de ta femme, nous nous occupons du reste. Les gens de l’usam ont toujours été disponibles et trouvé des solutions rapides. Sans ce bon partenaire, nous aurions perdu des milliers d’emplois. Pour être durables, il faudra pouvoir compter sur une économie saine. Toutes ces prestations, ces politiques publiques et environnementales, devront être payées par les entreprises. On devrait toujours garder à l’esprit le coût de la mise en œuvre. En le rappelant aux parlementaires et aux administrations.
Votations
Avions: Il faut pouvoir se protéger contre les missiles, les attaques bactériologiques ou électrostatiques. L’usam s’est prononcée pour les avions de combats. Cela donne des places de travail.
Initiative de limitation: PDS: Cela fait penser à l’illusion d’un paradis perdu et je vois que l’UDC ne voit pas la générosité de l’Europe. J’ai vécu la période avant les bilatérales et l’accord avec la CEE ne portait pas sur la libre-circulation des personnes. On était bloqués pour engager des collaborateurs. On nous conseillait de les engager au gris ou d’arroser tel fonctionnaire ou tel parti. Ces choses, je ne veux plus les voir. Cette initiative demande un passe-droit que les pays fondateurs de l’Europe n’ont pas.
Frais de gardes des enfants. OM: Nous manquons de personnel qualifié. Les PME françaises connaissent une pénurie de personnel qualifié. Nous aussi. Lors des remises de diplômes, nous avons la parité. Que se passe-t-il ensuite? Le calcul est le suivant: rester à la maison me coûte moins cher que de faire garder mes enfants. Nous allons perdre les compétences.
Congé paternité. AB: A l’usam, une très large majorité s’y oppose. Je dis halte à tous ces congés non payés qui se multiplient. Laissez-nous la liberté de remercier nos collaborateurs comme nous le voulons. OM: une majorité de la chambre avant le Covid était pour les deux semaines. Ensuite c’est une question de cohérence: demander des millions à la Confédération et demander aux entreprises de payer. Nous avons donc changé d’avis par cohérence et par prudence. Chacun votera selon son âme et conscience.
09h15 – 10h30: Habitat, mobilité et énergie du futur: quelle stratégie?
- GA: Gerhard Andrey, Liip SA et conseiller national Verts
- GH: Gregor Hubbuch, Swiss Engineering UTS
- KB: Karine Boson, HES-SO Valais Wallis
- MG: Martin Gonzenbach, EPFL Fribourg et Smart Living Lab
GA: Quelque chose de similaire à la miniaturisation des ordinateurs et à la démocratisation de l’information, se passe dans la 3D et les manufactures. Soudain, il serait peut-être moins intéressant d’envoyer des machines à l’autre bout du monde et de produire si loin pour ramener tous ces objets ici. La Suisse peut jouer un rôle de premier plan dans ce magnifique projet de l’économie circulaire. Il faut aussi les conditions cadres. Avec la loi sur le CO2, nous avons fait un grand pas en avant. De plus en plus de choses vont pouvoir s’imprimer à la maison.
KB: Je suis né dans une famille d’entrepreneurs, dans les transports. J’ai fait des études en emploi en économie d’entreprise. J’ai choisi l’orientation énergie management par le professeur Stéphane Genoud. J’ai proposé une étude à l’entreprise Lüginbühl. Et je me réjouis de voir qu’ils ont électrifié un camion pour le ramassage des ordures, qui sera actif l’an prochain à Sion. J’ai aidé un entrepreneur dans la transition énergétique. Depuis août dernier, je travaille sur plusieurs projets. La rénovation énergétique des hôtels de montagne. Nous valorisons le contrat à l’amélioration de la performance énergétique. Autre projet, nous aidons les communes à poser des panneaux solaires sur leur toit. Le choix est parfois difficile, les prix sont très variables. Toute commune peut s’inscrire et nous les aidons. Leur toit fait partie d’un appel d’offre groupé. Et le vendredi, je retourne à la vie réelle dans l’entreprise. Beaucoup d’entrepreneur ont envie d’aller de l’avant mais ils manquent de temps et de visibilité.
MG: L’habitat comprend en fait tout l’environnement bâti. Les thèmes liés à mon approche sont la démographie, la santé, l’empreinte environnementale, les ressources et les matières premières, la qualité urbaine, les aspects sociaux et multiculturels, les aspects patrimoniaux, les aspects liés à la rénovation, l’aménagement du territoire. On atteindra les limites de la grande pendularité. Autre sujet, le télétravail, dont les répercussions sur le plus long terme redéfinira la répartition des espaces pour le travail entre la maison et l’entreprise. Une tendance aussi, c’est la coopérative d’habitation. Pour amener de la nouveauté, développer les éco-quartiers, sur d’anciennes friches industrielles, des terrains souvent bien situés au centre des villes. Les formes de mobilité et d’énergie vont aussi changer. Nous sommes un centre de recherche et nous mettons l’accent sur les technologies de construction, le confort, le bien-être et les usages, les systèmes énergétiques et les processus de construction et de conception. Au service de l’humain et non des bâtiments. Le bâtiment expérimental NeighborHub est de retour sur le site du BlueFactory à Fribourg. L’ancien site de cardinal voit émerger un nouvel éco-quartier innovatif.
GH: Le rôle des infrastructures vertes dans la lutte contre le changement climatique. Le changement climatique doit être ralenti. La loi sur l’énergie vise à renforcer l’utilisation des énergies renouvelables domestiques. Cela en vaut la peine. Plus nous en avons, moins la Suisse dépend des importations d’énergie fossiles. Nous devons aussi penser à restructurer les réseaux d’approvisionnement en énergie. Quel sera l’avenir de la mobilité? Elle devra être neutre sur le plan climatique. Dans l’habitat aussi, avec des maisons connectées et automatisées au maximum. Les ingénieurs sont les pilotes des projets, et l’exécution et la finition aussi.
11h00-12h00: Marché du travail: formation et valorisation du capital humain
- CD: Christian Dandrès, conseiller national (PS/GE)
- FF: Fabien Fivaz, conseiller national (Verts/NE)
- CJ: Charles Juillard, conseiller aux Etats (PDC/JU)
- LA: Leif Agnéus, président swissstaffing.
FF: Le vieillissement de la population et la baisse des naissances ne m’inquiètent pas outre mesure, mais ce sont des défis à prendre en compte en politique. La formation continue et les étapes de la vie, les nouvelles technologies. Tout cela nécessite d’importants changements, comme la question de la numérisation.
CJ: Chacune et chacun doit trouver sa place dans cette société. Pourquoi devient-on plus vieux et en meilleure santé dans le Jura. Le défi principal pour nous, c’est la démographie. Notre population augmente parce qu’elle vieillit. Il faut mettre en place ce nouveau contrat social. Et en matière de formation, c’est la réactivité qui est problématique. C’est un enjeu. On parle d’une Suisse à dix millions d’habitants. Il faut densifier, décentraliser par rapport aux villes. Nous sommes prêts à vous accueillir dans le Jura.
LA: J’aimerais parler de l’importance de la formation continue. Une fois que j’ai fini mes études, que je suis dans une entreprise, l’entreprise progresse plus vite que ce que je suis capable de faire. D’où la nécessité de la formation continue.
Rente-pont.
FF: A un certain âge, sortir du marché du travail devient difficile. Mais ce n’est pas une modification de l’âge de la retraite en tant que tel. Il faudra donc trouver d’autres solutions. S’en tenir à l’augmentation de l’âge de la retraite, cela ne suffit pas.
LA: Un chômeur âgé est tout autant une catastrophe qu’un chômeur plus jeune. Il faut voir ce que chacun est prêt à faire et jusqu’à quel âge. Il y a des amalgames générationnels et des complicités qui se créent entre les générations et cela donne une bonne dynamique.
CD: Je suis confronté comme avocat social à des situations difficiles à rétablir. Il faut voir les entraves à la formation et à la formation continue à partir d’un certain âge, cela devient difficile. Le système privilégie les personnes jeunes avec déjà un haut niveau de formation. Les bases du Conseil fédéral durant le Covid peuvent permettre d’aller plus loin. A Genève, depuis l’an 2000, nous proposons des chèques de formation de 750 francs par année. Et nous avons aussi introduit un déplafonnement des systèmes de bourses. Il faut travailler à tous les niveaux avec des solutions concrètes.
CJ: Je crois beaucoup au partenariat social. Dans ce pays, il y a un génie de la discussion entre partenaires sociaux, par branche, voire par entreprise. La formation continue se décide avec les branches et les administrations publiques. L’Arc jurassien est coutumier des crises toutes les 5 à 6 années. Dans les périodes de réduction d’horaires de travail, pourquoi ne pas faire de la formation continue et améliorer l’employabilité.
LA: Parlons plutôt de flexibilisation de temps de travail. A chacun de voir ce qu’il veut faire de manière responsable.
FF: Je vois dans mon entourage des gens qui ont des enfants et souhaitent prendre un 80%, or face au patron ou à la patronne, c’est difficile car c’est perçu comme une baisse de motivation. Mais c’est seulement que ces personnes souhaitent partager leurs tâches. Sur la flexibilisation, cela devrait passer par un dialogue.
LA: Si l’entreprise n’accède pas à ces demandes, elles risquent de perdre leurs collaborateurs.
CD: Certains salaires ne permettent pas de vivre à moins de 50 km de Genève. Il y a des arbitrages politiques à faire. La formation permet les reconversions. Vous ne pouvez pas faire une reconversion dans le domaine des soins si vous n’avez pas déjà un certain niveau de formation. Pour des formations plus ciblées, cela peut se faire dans le domaine du partenariat social.
CJ: Il faut éviter de tout réglementer de manière identique dans tous les domaines, mais travaillons sur les conditions-cadres de manière souple. J’ai été 13 ans aux finances et donc enclin à dire non à tout. Dans le domaine de la santé je ne suis pas certain que nous ayons besoin que de personnel qui ont des niveaux de HES. Nous avions une responsable de crèche, une sœur très compétente et très expérimentée, qui n’avait pas de formation. Lorsque la nouvelle loi sur les crèches est entrée en vigueur, cette personne n’a pas pu rester et elle a été remplacée par une personne qui sortait d’une école.
Allocution de clôture
Jean-François Rime, président de l’usam
Quelques commentaires. Pas évident d’avoir un conseiller fédéral à bord. Alain Berset a pourtant parfaitement rempli son rôle. Ils ont accompli un travail extraordinaire. Les critiques m’énervent. On peut agir sur les primes, les rentes et l’âge la retraite, il faudra faire un mixe de ces trois critères. On n’a pas parlé de la loi sur la chasse, je vous encourage à voter oui. Dans les intervenants, beaucoup de gens engagés et de beaucoup de femmes, ce qui sera de plus en plus important. Durant la crise on a essayé de travailler au mieux.
Je répète que le bois est l’avenir de l’homme. Nos forêts suisses produisent plus de dix millions de m3 et on en exploite la moitié. Si on en fait rien, c’est le même CO2 que si l’on brûle. Marché du travail : chez nous à l’usam, c’est un thème sur lequel nous nous engageons. On est en Suisse le seul pays qui permet de commencer par un apprentissage et de finir à l’école polytechnique. Je remercie tout le monde pour la participation.