Le train réglementaire LSFin/LEFin crée simultanément plusieurs discriminations. Premièrement : la bureaucratie liée au conseil à la clientèle – procès-verbaux, tests, attestations – rendent les produits financiers moins attrayants. Clients et prestataires doivent faire face à une énorme paperasserie avant de pouvoir parler « situation financière ». Deuxièmement : le conseil en est rendu d’autant plus cher ou alors il n’est plus proposé qu’aux clients fortunés. Troisièmement : avec l’« execution only », il existe désormais une catégorie de clients que l’on ne peut plus conseiller. Absurde : sont exclus les clients qui justement sont le plus tributaires d’un conseil.
La LSFin et la LEFin ne pénaliseront toutefois pas seulement les investisseurs, mais aussi les PME actives dans le domaine financier. La réglementation « taille unique » est orientée sur les grands établissements financiers. Les petits prestataires de services peuvent certes bénéficier d’allégements, mais uniquement à condition de ne pas prendre de nouveaux clients. Il est difficile d’imaginer une distorsion plus flagrante du marché. Le Conseil fédéral a une fois de plus raté l’occasion de réglementer le domaine de manière différenciée.
En sa qualité de plus grande organisation faîtière de l’économie suisse, l’usam mise sur une place financière ouverte et compétitive. Ce qui implique deux conditions : le client doit être responsable de ses décisions et les prestataires de services financiers doivent faire l’objet d’une réglementation différenciée. Le projet échoue en l’occurrence sur les deux points.