Mardi, 27 juin 2017
08h29: Jean-René Fournier ouvre cette deuxième journée en présentant le programme et l’animateur de la journée, Grégoire Nappey, rédacteur en chef du quotidien «Le Matin».
08h33: Jean-François Rime, président de l’usam, conseiller national: comme impulsion, je vous rappelle les thèmes principaux pour l’usam. Au niveau des thèmes permanents, la formation: les PME jouent un rôle dans la formation duale. Le financement est important, or la formation duale était laissée pour compte. On a négocié avec le Conseiller fédéral mais pour tenir les promesses, c’est toujours un peu compliqué. Autres thèmes, la fiscalité, les transports: depuis février, on a l’argent pour les routes, surtout pour les cantons périphériques. L’énergie, les assurances sociales sur lesquelles on va voter cet automne. J’ai entendu à la radio que la variante choisie pourrait coûter quelques centaines de millions de plus… Côté armée, il faudrait voter pour un crédit cadre et que les spécialistes choisissent un avion.
09h41: Pierre Besson, président de la coopérative Magic Pass: parle du voyage annuel des directeurs de station depuis 20 ans. Prise de conscience en Slovaquie: il fallait discuter le pricing et le modèle de la station intégrée. Nous nous sommes vus et puis lancé le Magic Pass. C’était beaucoup de s’entendre entre 25 stations de ski (19 opérateurs). Démarrage fulgurant. La moitié des ventes, c’est les habitués. L’autre moitié des ex clients ou des nouveaux. Donc l’objectif d’avoir des nouveaux skieurs est atteint. On se réjouit de se retrouver en avril pour faire le bilan. Il fallait quelque chose pour redynamiser le ski. Rien n’avait fait exploser les ventes en 40 ans.
09h45: Grégory Barbezat, fondateur et directeur de Skioo. Fondé il y a 5 ans. A lancé une marque de montre (qui n’existe plus), plus les vidéo-cassettes, puis rebondi en rachetant Objectif Thalasso, puis Ohbox.ch de 2008 à 2012. Puis fondé Skioo en 2012. On est 10 à Lausanne. On a soulevé 9 millions. On a 45 stations en Suisse. On vous garantit le meilleur tarif signé avec la station. On est dans le B2C. Quand le client arrive à destination. On essaie de passer par les Booking, Expedia, Airbnb, Tripadvisor pour grandir (indirect channel). Nous avons des clients directs. 80% en Suisse alémanique et 20% en Suisse romande.
09h53: la gamme de produits que nous testons. On teste un ski sur un mois. Ou sur une région. Ou un safari (150 francs, trois jours dans un périmètre). Skioschool avec journée location, et apprendre à skier pour 49 francs.
09h56: Jean-Albert Ferrez, président Téléverbier SA. 36 remontées mécaniques, 1 millions de journées skieurs, chiffre d’affaire 50 millions de francs. Cotée en bourse. Innovation selon la définition de l’OCDE. Créativité, nouvelles solutions … Et du courage!
09h59: radar sur l’épaisseur de neige et gps pour optimiser la production de neige et le nombre d’heure d’utilisation des machines. Carte Club à 49 francs. Rabais au minimum de 10% et promotion sur des journées particulières. Lien direct avec les clients. Nous avons fait des efforts sur les remontées et la restauration. Développement du sponsoring. 15 millions d’investissements en moyenne pluriannuelle. Pour les financer: CA moyen de 37 millions, avec 1,039 millions de journées skieurs. Les effets du franc fort. 250'000 francs par jour d’exploitation.
10h07: la seule solution, c’est d’augmenter les recettes. Sur le volume difficile. Donc sur le prix moyen, ce dont nous avons discuté. Subventions? c’est non. Yield Management? problème de capacité. Bundling ou packaging? délicate due au morcellement des acteurs. Crowdfunding? l’avenir nous le dira. Low cost? Bagnes ne veut pas jouer le bas de gamme.
10h11: DISCUSSION: en Suisse, on est tout au début de la disruption sur les questions de prix. Selon la taille des stations, les perspectives différentes. Le prix au lift de Skioo? La pire des catastrophes que notre branche pourrait avoir, selon Jean-Albert Ferrez. Pour certains clients, payer une fois par an, c’est le plus confortable. Pour d’autres, c’est une fois par semaine. Avec cette tarification trop fine, on est confronté au choix. La tentation de ne pas remonter est vite importante. Donc l’idée du Magic de payer à l’avance est bonne.
10h15: Grégory Barbezat: notre premier client, c’est la station. Nous sommes d’abord une plateforme. Nous ne faisons que du ski. Il y a différents segments et Magic Pass, Skioo en sont deux différents. C'est le moment en effet d’explorer de nouvelles pistes.
10h17: Jean-Albert Ferrez: mais le bassin de clientèle est limité. De nombreuses personnes ne skient plus, ou moins. Attention à ne pas faire de cannibalisme. Sur Magic, je suis plus sceptique sur la tarification. Si vous êtes en mesure de 365 francs, comment se fait-il que j’ai payé plus avant ?
10h19: modèle EasyJet, phénomène de société. Et dans le ski ? Pierre Besson: dans le Colorado, le prix de la station représente quatre journées de ski. Le produit doit être amélioré. On a sorti le produit en deux mois après ce voyage.
10h21: Jean-Albert Ferrez: le modèle EasyJet, la multiplication de la masse : est-ce possible avec le ski? Pour le Colorado: sceptique sur la capacité à reproduire le même modèle. Le nombre de skieur n’a pas explosé. On commence à 170 dollars et on ne descend pas en dessous de 100 dollars.
10h25: Grégoire Nappey: votre immense halle de restaurant futuriste ne fait pas très envie. Quel retour sur ces commerces de bouche et de shopping? Laurent Vanat: le foodcourt convient à une certaine clientèle, certaines stations ont 6000 places de restauration, tenir compte des jeune générations aussi. Les babyboomers ont de l’argent.
11h03: Kerry Halferty Hardy. Rome était glorieuse. En raison de ses victoires politiques. Revenons sur certaines inventions célèbres. La roue hydraulique, collier rembourré pour les chevaux, imprimerie, poudre à canon. Mais l’invention n’est pas égale à l’innovation. Le nombre de brevets n’est pas pertinent. Dans les deux derniers siècles, un bond soudain sans précédent. Cela s’explique par l’innovation. Comparaison entre l’économie du Texas et de la France. Entre les chauffeurs de taxi français, les 35 heures font mal à ceux qui n’ont pas fait d’études. Ce n’est pas un plaidoyer pour ou contre Uber, ou l’économie de partage, terme que je déteste. L’autre option, devenir entrepreneur. En solo, cela veut dire payer des impôts, des taxes, etc. Les Français ont même inventé en 1730 le terme d’entrepreneurs. Mais la tolérance au risque est très limitée.
11h14: une faillite en France vous empêche de développer de nouveaux projets. Or l’innovation implique de prendre des risques. Macron veut donner une place à l’expérimentation. En France, on aime, à condition de ne pas bien réussir. J’aimerais pouvoir envisager un avenir ou le Texas et la France pourrait obtenir les mêmes opportunités.
11h18: Sylvie Villa: présidente femmes PDC Vaud, entrepreneure, professeur HES: L’ennemi de l’innovation, c’est le stress et les comportements reptiliens. Et il faut investir dans la formation. Dans le canton de Vaud, les montants à l’aide sociale dépassent ceux de la formation. J’ai fait moi-même un apprentissage. J’aimerais qu’on offre un chèque de formation inconditionnel pour notre développement personnel. J’ai proposé un laboratoire gouvernemental.
11h25: Jacques-André Maire, conseiller national PS et président de la fondation recherche horlogère et recherche en microtechnique. Notre position est enviable. Nous sommes à la tête de l’innovation. Mais le passage au produit est difficile en Suisse. D’excellents instituts et d’excellentes entreprises. Et beaucoup de collaboration. Il faudra travailler sur les conditions cadres. L’arc jurassien souffre du franc fort. Les PME ont besoin du partenariat public privé et d’Innosuisse pour la R&D. Il faut continuer à alimenter cette CTI. Ici, tout part du terrain, on fait monter des projets et la CTI sélectionne les meilleurs. La dynamique est intéressante. Mais il faut continuer à donner les moyens, je suis inquiet car au Parlement il faut faire face à une certaine orthodoxie financière qui veut couper partout. C’est l’avenir économique du pays qui se joue. Pour rester les meilleurs, il faut garder une longueur d’avance.
11h30: David Crettenand, député PLR (VS) et fondateur et directeur RedElec Technologies SA. Avenir Suisse a bien travaillé sur l’image innovante, c’est un bon point de départ. Cela peut être posé par des brevets, même si l’invention n’est pas une innovation. Exemple dans l’automobile. On est premier au classement «global innovation index».
11h33: malgré des conditions cadres pas très bonnes, on arrive à être les meilleurs. De la difficulté en Valais à s’ouvrir l’esprit et créer une vraie destination.
11h35: Jean-Luc Addor, conseiller national UDC. Je suis un généraliste. L’innovation n’est pas seulement une question technique. On ne peut pas la décréter. Elle ne dépend pas des moyens de l’Etat. Mais de l’imagination. De l’esprit d’entreprise. Tout ça c’est pas l’Etat. Cela dépend de la formation, pas seulement de la formation professionnelle, mais aussi de la formation de base. Ce que l’Etat peut faire pour livrer des employés de qualité.
11h41: Grégoire Nappey: peut-on apprendre à échouer? Kerry Halferty Hardy: les émigrants ont vu que le fait d’échouer n’est pas puni. On a appris quelque chose. Cela vient de la culture.
11h43: Grégoire Nappey: mais cette culture prend-elle du temps pour s’établir. Sylvie Villa: beaucoup de petites structures se retrouvent endettées. Nous devrions pouvoir éviter cette spirale culpabilisante sur les entreprises qui ont fait faillites mais de manière frauduleuse ou en essayant de casser le marché. Monsieur Barbezat n’aurait pas eu besoin d’expliquer ses différentes tentatives aux Etats-Unis. A l’école déjà, on n’ose pas tomber ici!
11h46: Jacques-André Maire: sur l’esprit d’entreprise, la sur-assurance, une atmosphère générale. Je suis enseignant, c’est une population à l’opposé de l’esprit d’entreprise. Bon, ça change un peu, apprentissage par l’erreur, ça change aussi dans les hautes écoles. Il a fallu contraindre les profs à travailler par projet. En Suisse, on a de la peine à trouver du capital risque…
11h48: Kerry Halferty Hardy: il faut être créatif pour contourner les blocages.
11h49: Jean-François Rime: on devrait s’inspirer de certaines erreurs. En France, le droit du travail et celui des successions. Les conditions cadres sont terriblement différentes.
11h50: la garantie des risques à l’innovation de Fürgler avait été refusée par le peuple il y a quelques décennies. Jacques-André Maire: il y a un avantage, c’est de mutualiser certains risques. Nous avons découvert de nouveaux matériaux au CSEM et plusieurs entreprises se sont mises ensemble pour diminuer le coût. David Crettenand: la collaboration entre entreprise n’est pas toujours évidente. Maire: dans l’horlogerie, c’est un grand frein. On travaille sur les fondamentaux ensemble.